« La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance ».

Vendredi 13 novembre 2015. Je suis devant ma TV avec pour distraction le match de foot France/Allemagne. Quelques minutes de jeux, des supporters en forme avec l’envie de voir l’équipe de France gagner et puis un « boum » se fait entendre dans le stade. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai tout de suite pensé à quelque chose d’anormal, sans doute un stress au fond de moi suite aux attentats de Janvier, mais comme les joueurs, supporters et commentateurs ne réagissent pas, je passe à autre chose et continue mon livetweet sur Twitter. Puis un second « boum » dans le stade (on apprendra par la suite que c’était à l’extérieur) et je vois bien que certains joueurs marquent un temps d’arrêt.. mais encore une fois le match continue ainsi que mon livetweet.

C’est à ce moment que je vois les premiers tweets arriver. Etonnement, les premiers messages évoquent des tirs au Bataclan. Sans doute parce que les personnes sur place à savoir les journalistes, les personnes évoluant dans la musique, maison de disque etc. sont de gros utilisateurs du réseau social et ont donc le réflexe que n’ont pas forcément monsieur tout le monde à une terrasse de café.

La soirée bascula donc à ce moment. Un mélange de BFM, iTélé et TF1 (pour tout de même savoir l’avancé du match et aussi pour vérifier que rien de grave s’y déroule). Les tweets m’informent qu’il n’y a finalement pas un évènement mais plusieurs : explosion au stade de France, attentats dans le 10ème et le 11ème puis prise d’otage et massacre au Bataclan. Je ne vois pas le temps passer.. j’ai les yeux braqués sur mon fil d’actualité Twitter en essayant de participer à la chose en retweetant des informations et le hashtag #PorteOuverte permettant aux victimes (et personnes dans la rue) de se réfugier chez des habitants du quartier. Je me sens seul, incapable d’aider et je me sens à la fois unis avec l’ensemble des personnes qui eux aussi participent avec des messages remplis d’émotion.

Je pense me souvenir toute ma vie du nombre de victimes qui augmente avec les minutes, les heures et des différentes annonces des médias jusqu’à l’annonce de l’assaut du RAID et de la BRI permettant de neutraliser les terroristes et d’ainsi finir cette macabre nuit. Je regarde encore quelques heures les chaines d’informations pour essayer de comprendre. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Puis je vais me coucher en espérant pouvoir dormir avec ces 40 morts en tête.

C’est alors que je pensais le plus dur dernière moi mais non… le réveil fut encore plus difficile car ce n’était pas 40 mais 129 morts, 129 personnes qui avaient juste envie de passer une bonne soirée comme je peux le faire avec ma copine, mes amis, mes collègues.
Je passe mon week-end devant les chaines d’informations afin de comprendre, de tout savoir et passe aussi du moment sur Twitter pour ne pas me sentir seul malgré le fait d’être avec ma copine et d’avoir des nouvelles des amis et de la famille. Mais c’était important de partager cela avec le reste du monde et principalement les Français. C’est a ce moment que les premiers tweets avec les photos des disparues apparurent. Pendant presque 48h, les visages des personnes disparues accompagnés de messages de désespoir, de peur et d’angoisse. C’est ainsi que se termine mon week-end. Dans la tristesse et je dois l’avouer, la peur. Je sais que je l’on ne doit pas avoir peur, mais cette peur est une peur humaine qui permet d’avancer et de comprendre.

Le lundi a été une bonne chose pour moi, sortir, voir du monde et se sentir fort ensemble pendant cette minute de silence forte en émotion avec la centaine de collègues qui eux aussi ont vécu le même week-end que moi voir un week-end beaucoup plus noir pour certains qui avaient des amis, de la famille au Bataclan ou à l’une des terrasses.. mais heureusement, tout le monde va bien.. physiquement.

Je rentre chez moi, embrasse ma copine et décide d’aller sur Paris. Car je me dis à ce moment la que les terroristes tuent des gens mais qu’il y aura toujours d’autres gens debout pour se battre et dire non ! Souvenez-vous en janvier.. On était la, on est la, on sera toujours la ! On est le peuple de la révolution, on est le peuple de la liberté, on est le peuple et c’est toujours le peuple qui gagne bande de cons !

Après tout, la devise de Paris va également dans ce sens : « Fluctuat Nec Mergitur » ( Il est battu par les flots, mais ne sombre pas ).

Paris, cette ville qui était pendant 3 jours bien sombre et qui en ce lundi redevenait la ville lumière. Il fallait immortaliser ce moment et c’est ce que je voulais faire.

Tout d’abord la Tour Effeil qui pendant 3 jours est au couleur de la France répondant ainsi aux monuments du monde entier qu’elle est toujours la et qu’elle reprend ses droits.

En repartant, je fais un léger détour par République. La place a prêté ses murs aux artistes mettant ainsi en avant la devise de Paris (également présent sur la Tour Effeil) ainsi que le Paris, lieu de la liberté.

Je rentre après quelques minutes de recueillement chez moi avec en tête l’envie de vivre et de ne rien lâcher. Ce (nouveau) moment dramatique nous rappel que nous devons nous aimer, nous tolérer, partager des moments de joies et de partage et c’est ce que fait le mieux le peuple Français. Nous aimons manger, boire, nous aimons danser et la musique, nous aimons l’art, nous aimons les gens et le monde. Nous savons que changer les choses n’est pas simple mais nous sommes aussi le peuple qui peut le plus changer le monde car nous sommes le peuple de la révolution avec une histoire, des principes et des valeurs qui font que la France est aujourd’hui le pays de la liberté, de la tolérance et que malgré le fait que certains de nos compatriotes tombent, nous seront toujours unis et fort pour lutter contre le terrorisme et la barbarie car être Français, c’est savoir se battre. Donc désolé les mecs, mais vous avez tapé le mauvais peuple car si vous saviez lire autre chose que votre pseudo coran, vous auriez appris que le Français ne lâche rien.

Je finirais sur ce commentaire d’un lecteur du New York Time qui résume qui je suis, qui nous sommes :

« La France représente tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : profiter de la vie sur Terre de plein de petites manières différentes : une tasse de café parfumé avec un croissant au beurre, de belles femmes en robes courtes qui sourient librement, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin partagée avec des amis, un peu de parfum, des enfants qui jouent au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, ne pas s’inquiéter des calories, flirter et fumer et profiter du sexe hors mariage, prendre des vacances, lire n’importe quel livre, aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des religieux comme des hommes politiques, laisser l’inquiétude sur ce qu’il y a après la vie aux morts. Aucun pays sur Terre ne vit sur Terre mieux que les Français. Paris, nous t’aimons, nous pleurons pour toi. Tu pleures ce soir, et nous sommes avec toi. Nous savons que tu riras encore, chanteras encore, feras l’amour et guériras, car aimer la vie est en ta nature. Les forces des ténèbres reflueront. Elles perdront. Elles perdent toujours. »

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